J’aimerais commencer à investir - oui mais comment ? PARTIE 1
La préparation
Premièrement, si vous avez suivi l’article sur le budget, la première chose à faire avant d’investir est d’établir un budget et de sécuriser votre
Epargne d’urgence
Epargne de précaution
L’épargne d’urgence est généralement quelques miliers d’euros (ex. 1000€) que vous avez sur votre compte et facilement accessible afin de survenir à une urgence/1 ou 2 imprévus comme par exemple, une panne pour votre voiture, une facture médicale, qui est une contrainte financière soudaine et non-prévue de votre budget. Cette épargne est sur votre compte courant, prête à être disponible à tout moment.
En revanche, l’épargne de précaution est une somme comprise entre 6 à 12 mois de dépenses mensuelles (ou salaire mensuel) qui représente une réserve financière à court et moyen terme pour vous protéger des aléas de la vie ex: une perte d’emplois, baisse de revenus, des imprévus conséquents,..Cette épargne doit aussi être facilement accessible mais pas immédiate. (Perrine laisse cette épargne sur un compte d’accroissement à la banque, tant qu’il n’y faut pas y toucher, ce montant fructifie).
Avec ces 2 épargnes consolidées et prêtes à vous aider en cas de coût dur (=sécurité financière et charge mentale moindre), vous êtes fin prêt pour vous lancer dans les investissements.
Quand on parle d’investissements, cela reste très vaste. Comme expliqué dans l’article sur les pensions, il y a une multitude d’investissements qui peuvent être fait; immobilier, boursiers et non-boursiers, artistiques,.. Nous allons prendre ici 2 types qui nous paraissent préférable à sélectionner quand vous commencer avec des petits montants.
Le boursier
Le non-boursier
Deuxièmement, vous devez définir vos objectifs et pourquoi vous voulez investir.
Essayez de répondre à ces questions:
Pourquoi est-ce que je souhaite investir, a quelle fin ?
En fonction de vos objectifs, vous souhaiterez arriver à des montants différents. C’est aussi en définissant votre pourquoi que vous pourrez avoir une stratégie et garder vos habitudes sur le long terme. Quand les marchés feront la gueule, cela vous permettra de rester calme.
Est-ce que je peux vivre avec du risque ou sans risque ?
Cette question servira à définir les produits financiers adaptés à votre aversion au risque. Les produits financiers sont accompagnés de différentes volatilité (=fluctuation, plus elle est grande, plus grand est le risque), savoir ce que vous êtes prêts à perdre lorsque vous prêtez 10.000€ par ex. vous permet de choisir les produits financiers adaptés.
Combien par mois puis-je investir ?
On revient à la base, le budget. Combien par mois pouvez-vous épargner et combien, de cette épargne, pouvez-vous investir ?
Pendant combien de temps vais-je investir ?
Vous n’aurez pas la même stratégie suivant votre horizon de temps. Si vous désirez investir en bourse, il est généralement recommandé d’avoir un horizon de minimum 5 ans afin d’aplatir les fluctuations du marché qui surviendront pendant la période. L’économie croit constamment mais peut parfois connaitre des chutes. Si vous prenez une loupe et que vous zoomez sur une période de 5 ans (ex: 2008 ou 2020), vous verrez parfois une baisse des marchés mais si vous dé-zoomez cet horizon et que vous prenez une période de 20ans, in fine, vous verrez une croissance, pas linéaire mais une croissance quand même sur cette période. Voila pourquoi lorsque vous avez un horizon de temps élevé (20 ans par ex), vous entendrez que vous pouvez sélectionner des produits financiers avec plus de volatilité, plus de risques que si vous n’en avez que 5 ans. Une allocation de portefeuilles assez connue est 80% actions / 20% obligations. Avec un horizon de temps élevé, vous pouvez opter pour 100% actions (ou ETF actions, etc) et au fil du temps et que votre horizon diminue, ré-allouer votre portefeuille d’investissements vers 80/20 ou 70/30, etc..
2. Les notions : avant d’investir, il faut comprendre dans quoi vous voulez investir
2.1 La bourse, les actions et les obligations
L'histoire de Lila et son stand de limonade : comprendre la bourse et les produits financiers
Lila a 10 ans et adore faire de la limonade. Un été, elle décide de lancer un stand devant chez elle pour vendre sa délicieuse boisson aux passants. Le succès est immédiat : tout le monde adore sa recette secrète !
Mais très vite, Lila se rend compte qu’elle a un problème. Elle ne peut pas répondre à la demande de plus en plus élevée de ses clients. Elle rêve d’acheter une machine pour presser les citrons plus vite et de multiplier les stands dans tout le quartier. Mais où trouver l’argent pour réaliser ce rêve ? C’est là qu’entre en jeu une idée géniale : le marché boursier (stock market en anglais).
Étape 1 : La recherche de financement
Lila fait ses calculs : pour acheter une machine et embaucher ses copines pour gérer d'autres stands, elle a besoin de 500 €. Malheureusement, elle n’a que 50 € d’économies. Que faire ?
Option 1 : Demander un prêt
Lila pourrait aller voir ses parents ou une banque pour emprunter. Mais elle devra rembourser cet argent avec des intérêts. Ce n’est pas idéal pour elle. Elle a peut-être déjà contracté un prêt pour lancer son stand donc elle n’est pas une bonne candidate pour les banques.Option 2 : Trouver des investisseurs (= actionnaires)
Une autre idée germe dans son esprit : pourquoi ne pas inviter ses voisins à investir dans son entreprise ? En échange, elle leur offrirait une part de propriété (= une action) dans son stand de limonade.
Étape 2 : Lila se lance dans une levée de fonds, marché primaire boursier
Comme Lila a besoin de 500€, Lila décide de diviser son entreprise en 100 actions et de vendre chacune pour 5 €. Si elle vend les 100 actions, elle obtiendra exactement les 500 € (100 actions x 5€) dont elle a besoin.
Qu'est-ce qu'une action ?
Une action est comme un petit morceau de l'entreprise. Si un voisin achète une action, il devient copropriétaire du stand de limonade. En retour, il peut recevoir une partie des profits à la fin de chaque mois, si le stand de Lila croît et génère des bénéfices, c’est ce qu’on appelle un dividende.Pourquoi les voisins achètent-ils des actions ?
Ils croient en Lila et pensent que son stand va bien marcher. Si l’entreprise grandit et gagne beaucoup d’argent, la valeur de leurs actions pourrait aussi augmenter. Par exemple, une action achetée à 5 € pourrait valoir 10 € dans le futur. S’ils revendent leur action à 10€, cela voudrait dire qu’ils feraient une plus-value de 5€. (10€ de vente - 5€ d’achat = 5€ de gains)L'introduction en bourse
Comme son entreprise grandit, se développe, Lila peut vendre ses actions non seulement à ses voisins, mais à des gens du monde entier. Elle fait alors ce qu’on appelle une introduction en bourse (IPO : initial public offering).Qu’est-ce que le marché primaire?
C’est le moment, après un IPO, où les titres financiers (actions, etc) sont émis pour la première fois sur le marché boursier. L’argent des investisseurs va directement à l’émetteur du titre.
Étape 3 : Le marché secondaire boursier
Une fois que tout le monde a acheté des actions, un phénomène intéressant se produit. Certains voisins qui ont acheté des actions se rendent compte qu’ils veulent récupérer leur argent avant que Lila ne fasse des profits. Ils décident de vendre leurs actions à d’autres voisins et ils utilisent la bourse (le marché boursier) pour le faire.
Qu’est-ce que le marché secondaire boursier (la bourse comme on la connait) ?
C’est le moment où les titres financiers qui ont déjà été émis sont échangés entre les investisseurs (notamment les particuliers). Le marché boursier, est un endroit (comme une place de marché) où les gens achètent et vendent des produits financiers. L'argent circule entre les investisseurs ; l'émetteur initial n'est pas impliqué dans ces transactions.
Petit plus concernant le marché primaire et secondaire en bourse: Le marché primaire concerne la création et la vente initiale des titres, tandis que le marché secondaire est dédié à leur échange après émission. —> Impact financier : Sur le marché primaire, l’émetteur (Lila et sa société qui a émis des actions) récolte des fonds pour ses besoins ; sur le marché secondaire, les prix fluctuent en fonction de l'offre et de la demande, sans implication directe de l’émetteur (Lila et sa société ont reçu l’argent, les titres de copropriété liés aux actions s’échangent sur le marché boursier sans que cela impacte les finances de Lila).
Étape 4 : Lila utilise d’autres produits financiers
Avec le temps, Lila devient plus ambitieuse. Elle se demande si elle peut utiliser d’autres outils financiers pour développer son business :
Les obligations
Lila pourrait emprunter de l’argent aux voisins en leur promettant de les rembourser avec un petit supplément. C’est ce qu’on appelle des obligations : des prêts qu’une entreprise (ou un état généralement) contracte.Les dividendes
Pour remercier ses investisseurs, Lila décide de partager une partie des profits de son commerce chaque mois. Ces paiements sont appelés des dividendes.
En conclusion, grâce à la bourse, Lila a pu transformer son petit stand en un empire de la limonade. Ses voisins sont heureux d’avoir investi, car leurs actions ont pris de la valeur, ils recoivent des dividendes tous les mois et Lila a pu financer son rêve sans s’endetter, seulement en partageant les parts de son entreprise à différents voisins.
Le marché boursier est un moyen pour les entreprises de collecter de l’argent, tout en permettant aux investisseurs de participer à leur réussite.
2.2 Les fonds
L'histoire de Tom et le parc d'attractions : comprendre les fonds et les SICAV
Tom, 12 ans, adore les parcs d’attractions. Un jour, il a une idée géniale : ouvrir un petit parc dans son village, avec des manèges simples comme des balançoires, un labyrinthe, et des jeux de tir à l’arc. Mais quand il fait ses calculs, il se rend compte que construire tout cela coûte beaucoup plus cher que prévu : 10 000 € !
Tom n’a pas cet argent, mais il sait que d’autres enfants et leurs familles aimeraient voir ce projet se réaliser. Il réfléchit : comment rassembler l’argent de plusieurs personnes sans rendre les choses compliquées et sans devoir distribuer des droits de son projet à chacun (comparé à Lila avec ses actions) ?
Étape 1 : Création du fonds de Tom
Tom décide de créer un fonds collectif.
Voici comment cela fonctionne :
Collecter les contributions :
Il demande à ses voisins, amis, et parents de lui donner chacun une petite somme pour financer son parc. Par exemple, certains donnent 10 €, d’autres 50 € ou même 200 €. En échange, ils deviennent copropriétaires du fonds. (pas du projet >< les actions de Lila) + (Sur tout l’argent récolté, chacun à un % en fonction de ce qu’il a mis par rapport au montant total).Mise en commun de l’argent :
Tout l’argent récolté (disons 10 000 €) est mis dans un "gros pot" appelé un fonds. Ce fonds est utilisé exclusivement pour construire et gérer le parc.Les bénéfices :
Une fois le parc ouvert, Tom utilise les revenus des tickets d’entrée pour rembourser les participants ou leur donner une part des profits.
Qu’est-ce qu’un fonds ?
Un fonds est comme une tirelire géante où plusieurs personnes mettent de l’argent ensemble pour investir (ensemble) dans un projet commun. L’idée est que chacun participe selon ses moyens, et que tout le monde partage les bénéfices en fonction de sa contribution.
Étape 2 : Diversification dans le parc
Tom ne veut pas que son fonds repose sur un seul jeu, car si celui-ci ne marche pas, il perdrait tout. Il décide donc de diversifier son parc avec plusieurs attractions :
Une balançoire géante.
Un mini-golf.
Un food truck pour vendre des glaces.
C’est exactement ce que font les fonds d’investissement : au lieu de mettre tout l’argent dans une seule entreprise (ou la seule attraction dans le projet de Tom), ils investissent dans plusieurs pour répartir les risques. Si une attraction ne marche pas bien, d’autres pourraient compenser.
(Dans le jargon, on appelle un fonds collectif réglémenté un OPCVM = un Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières. Définition d’un OPCVM: un type de placement collectif qui permet à des investisseurs de mutualiser leur épargne pour investir dans un portefeuille diversifié d’actifs financiers, comme des actions, obligations, ou des instruments monétaires.
2 grandes catégories d’un OPCVM :
1) les fonds FCP = Fonds Commun de Placement -> une forme spécifique d’OPCVM, sans personnalité juridique propre. Ce n’est pas une société mais une copropriété de valeurs mobilières. Les fonds FCP sont géré par une société de gestion, mais les porteurs de parts (les voisins de Tom et investisseurs ici) n’ont pas de pouvoir décisionnel.
2) les fonds SICAV = Société d’Investissement à Capital Variable. -> une forme spécifique d’OPCVM, avec personnalité juridique, c’est une société anonyme. Un fonds dit SICAV émet des actions pour collecter des fonds, utilisés pour investir dans un portefeuille diversifié d’actifs financiers. Les investisseurs dans une SICAV sont des actionnaires et ont un droit de vote en assemblée générale. La gestion peut être déléguée à une société de gestion, mais les actionnaires peuvent avoir plus d’influance que dans un FCP. ! Avec son statut de société, il peut y avoir des frais plus élevés. )
(Certains fonds peuvent avoir des cadres plus flexibles, on les appelle alors fonds non réglementés ou spécifiques (fonds alternatifs (hedge funds), fonds immobiliers, fonds de private equity)
Étape 3 : Le rôle de la SICAV
Un jour, Tom rencontre Sarah, une amie de sa famille, qui est experte en finances. Elle lui explique qu’il pourrait faire encore mieux avec une structure appelée SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable).
Comment ça fonctionne ?
Sarah aide Tom à organiser son fonds comme une petite "entreprise". Les personnes qui investissent dans le parc (qui ont investi de l’argent dans le fond) peuvent acheter ou vendre des parts de ce fonds (elles deviennent actionnaire) quand elles le souhaitent, un peu comme des actions. Cela rend les investissements plus flexibles pour tout le monde.Avantage pour Tom :
Grâce à la SICAV, Tom peut attirer encore plus de participants. Les investisseurs (actionnaires) n’ont pas besoin de gérer eux-mêmes le parc ; ils laissent Tom et son équipe (=société de gestion) s’en occuper, en échange d’une petite rémunération pour sa gestion. (= frais de gestion)
Étape 4 : Le lien avec l’épargne-pension
En Belgique, les épargnes-pensions et les produits d'assurance-vie des branches 23 et 26 (anciennement 24) sont des outils d’épargne et d’investissement qui servent différents objectifs financiers, souvent liés à la préparation de la retraite.
Marie, une des voisines de Tom, décide d’épargner pour sa retraite et donc d’ouvrir une épargne-pension. Elle se dit :
"Au lieu de garder tout mon argent sur mon compte en banque, je pourrais investir dans une épargne-pension (un fond d’investissement avec certaines conditions : retirer l’argent qu’à l’age de la pension et un produit financier (fonds) avec un avantage fiscal) et laisser cet argent fructifier pour mon futur !"
Voici comment cela fonctionne :
Un petit investissement régulier :
Les gens épargnent/investissent un peu d’argent chaque mois via une épargne-pension dans un fonds d’investissement, qui place cet argent dans des entreprises, des projets, ou même des parcs comme celui de Tom. Comme il s’agit d’un produit financier réglementé et avec un avantage fiscal, vous pourrez bénéficier selon des conditions d’une réduction d’impôt.L’effet à long terme :
L’argent investi grandit au fil du temps grâce aux profits générés par les investissements du fonds (en gros le fonds grossit/grandit). Même si certaines années sont moins bonnes (un manège casse ou une entreprise perd de la valeur), les autres investissements (autres manèges du parc) dans le fonds compensent. Lorsque vous arrivez à l’age de la pension, vous pouvez récupérer l’argent mis sur votre épargne-pension et donc vendre vos positions des fonds et recevoir in fine l’argent épargné qui a fructifié dessus.Flexibilité avec les SICAV :
Grâce aux SICAV, les gens peuvent ajuster leurs investissements selon leurs besoins ou leur âge, en choisissant des fonds plus ou moins risqués.
En conclusion, le fonds de Tom est un excellent exemple de ce que font les fonds d’investissement dans la réalité : rassembler l’argent de plusieurs personnes pour investir dans des projets diversifiés et générer des bénéfices.
Lorsqu’on investit dans une épargne-pension, on place de l’argent dans des fonds comme ceux de Tom, mais à une échelle beaucoup plus grande, et avec des experts financiers qui s’occupent de tout.
Et pour cloturer la boucle et revenir au marché primaire et secondaire de la bourse,
Les fonds d'investissement (comme les fonds de capital-risque, les fonds de private equity, ou les fonds obligataires) participent souvent sur le marché primaire, y compris lors des IPO. Leur objectif ? Certains fonds investissent dans des entreprises qui entrent en bourse, obtenant ainsi des actions à leur prix initial avant que ces actions ne commencent à se négocier sur le marché secondaire.
L’autre grande partie de l'activité des fonds d'investissement (les fonds indiciels ou fonds négociés en bourse (ETF) suivent la performance des indices et les fonds actifs) se déroule aussi sur le marché secondaire. Ils y achètent et vendent des actions, obligations, ou autres titres pour ajuster leurs portefeuilles et répondre aux besoins de leurs investisseurs.
Leurs objectifs?
Profiter des fluctuations de prix pour maximiser les rendements.
Rééquilibrer leurs portefeuilles en fonction de leur stratégie (par exemple, augmenter l'exposition à certaines industries ou régions).
Fournir de la liquidité à leurs investisseurs en permettant des entrées ou sorties dans le fonds (lien ex SICAV de Tom)
Les fonds d'investissement jouent donc un rôle crucial dans les deux marchés, en assurant le financement des entreprises au départ et en apportant de la liquidité et de la dynamique sur le marché secondaire.
Vous pouvez maintenant lire l’article de Diane sur l’entreprise ‘Beyond Meat’ afin de lire l’histoire réelle de cette société qui est entrée en bourse.
N’hésitez pas à laisser vos commentaire sous cet article :-)